L’interview de Anne-Marie Abitan

Anne-Marie Abitan est une auteure que les lecteurs de Lire-Lire connaissent bien. Une bonne dizaine de ses livres sont dans notre bibliothèque ! Il y en a pour tous les âges et pour tous les genres. Leur point commun ? Des histoires bien racontées, un style soigné, des personnages attachants et une intrigue qui nous tient en haleine. Des bons livres, quoi ! 

La baraque de l’âne fantôme, La chaise du loup, Le robot de Sam, Le mystère au fond de l’impasse, Un garçon venu d’ailleurs, Un pari stupide, La princesse enrhumée, La sorcière et le Père Noël, Lalitha, Les vacances du robot, L’amphore à la mer attendent ta visite. 

Tu ne le regretteras pas !

 

Quand avez-vous décidé de devenir auteure pour enfants ?

Anne-Marie Abitan : Je n'ai pas envisagé d'être auteure avant d'avoir moi-même un enfant. J'ai commencé à écrire pour lui, inventant des histoires, fabriquant de petits livres que nous pouvions illustrer ensemble.

Avez-vous déjà écrit pour les adultes ?

A-M.A. : Je n'ai jamais écrit pour les adultes. J'ai toujours préféré être parmi des enfants, je me suis souvent ennuyée au milieu des adultes.

Écrire pour les enfants n'est pas forcément simple. Il faut choisir les mots avec soin. Il faut que les lecteurs comprennent le sens du texte, mais il faut aussi utiliser des mots qu'ils n'ont pas l'habitude d’utiliser, pour les leur apprendre. C'est un équilibre à trouver entre le connu et l’inconnu.

Vous souvenez-vous des livres que vous lisiez lorsque vous étiez enfant ?

A-M.A. : Bien sûr et je les ai encore dans ma bibliothèque ! Je lisais et relisais Les malheurs de Sophie, de la comtesse de Ségur. J'aimais aussi une sorte de bande dessinée dont l'héroïne était Bécassine. Je possédais Bécassine aux sports d'hiver que j'ai lu je ne sais combien de fois.

Plus grande, j'ai lu et relu un roman de la collection Rouge et Or (elle était très connue des enfants à l'époque). Le roman s'intitulait les chaussons verts. L'histoire se déroulait dans le monde de la danse classique, il y avait de nombreuses illustrations de danseuses en tutu et de chaussons, cela me faisait rêver.

Toute petite, j'avais hâte de savoir écrire. Ma mère m'avait donné un cahier dont je remplissais les pages, faisant semblant d'écrire. Ensuite j'ai « écrit » ma première histoire, c'est à dire que j'ai recopié le petit Chaperon Rouge.

Comment vous viennent les idées pour écrire vos livres ?

A-M.A. : J'observe le monde autour de moi et toutes mes histoires partent de la réalité. Parfois il ne s'agit que d'un mot, par exemple un nom de rue qui m'a plu, ou d'une scène que j'ai vue dans la rue ou ailleurs.

Je peux citer en exemple l'histoire de la princesse enrhumée. Il y avait dans mon entourage une petite fille prénommée Eloïse qui avait un fort caractère. Elle avait trois ans lorsqu'elle eut une grosse angine. Le médecin avait prescrit un antibiotique qu'EloÏse refusait de boire. Toute la famille avait essayé de la persuader. Moi-même j'avais essayé de jouer à la poupée avec elle, faisant semblant de donner le sirop à la poupée malade, puis à Eloïse qui gardait les lèvres serrées. Son père, Régis, (ce qui signifie le roi) s'était mis en colère... Voilà comment j'ai pu écrire l'histoire de la princesse enrhumée... Lorsqu'elle a lu l'histoire, Eloïse a été fâchée, elle disait : ce n'est pas moi ! Mais habituellement les enfants qui se reconnaissent dans un livre sont contents !

Ecrivez-vous facilement ?

A-M.A. : Écrire est un travail. Il faut beaucoup de temps pour écrire un livre. Il faut sans cesse modifier les phrases, choisir les mots, lire à voix haute ce qu'on a écrit... parfois on abandonne un texte quelque temps, puis on le ressort de son tiroir.

Savez-vous à l’avance comment vont se terminer vos livres ?

A-M.A. :Je ne sais jamais comment l'histoire va finir lorsque je commence à écrire un texte. Parfois j'écris plusieurs fins possibles et je choisis.

Avez-vous des relations avec vos lecteurs ?

A-M.A. : Je rencontre mes lecteurs lorsque je vais dans les écoles ou les médiathèques pour faire écrire les enfants. Ce sont des moments que j'aime beaucoup.

Les enfants m'écrivent très rarement, pourtant cela me ferait plaisir, et je répondrais à toutes les lettres. C'est peut-être parce que j'ai surtout écrit pour les tout-petits. Il est arrivé que des enfants plus grands me donnent ou m'envoient des textes qu'ils avaient écrits tout seuls et ils me demandent mon avis. Nous pouvons alors échanger des messages pour essayer de faire « grandir » le texte ensemble. C’est tout à fait passionnant.


Merci Anne-Marie pour ce moment passé ensemble !

Et si tu as des messages pour l’auteure de « la princesse enrhumée », nous lui transmettrons!

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